Après 180 jours et quasi 15’000 kilomètres parcourus en Amérique centrale, nous avons décidé de choisir l’option la plus glamour afin de passer au Sud : 4 jours de voilier direction Carthagène des Indes. Tout commence le 6 mai lorsqu’un mini van vient nous chercher au petit matin. Il fait encore nuit à Panama City et il faudra approximativement 4 heures de route avant d’embarquer sur le Sophia, le bateau qui nous conduira en Colombie. On vous emmène faire un tour dans un des plus beaux endroits de notre planète: les îles San Blas.
Sur un terrain vague devant la lancha qui s’apprête à nous emmener jusqu’au voilier, nous faisons la connaissance des neuf autres passagers qui embarqueront avec nous durant cette traversée. Il y a deux Hollandais, deux Irlandais, trois Anglais, une Allemande et une Lucernoise. Le capitaine se prénomme Andre et son second, qui officie en tant que mousse et cuisinier, Duvan. Tous deux sont colombiens. Sans oublier Arya, le fidèle chien du capitaine qui ne manquera jamais l’occasion de se jeter à l’eau.
Une fois embarqués, on nous attribue des couchettes et nous prenons tous ensemble notre premier repas. S’en suivent 4 jours au paradis, à voguer d’îles en îles habitées par la communauté indigène Kuna, à faire du snorkeling entre deux barbecues de poisson, à jouer au beach volley et à contempler les splendides paysages depuis le pont. Dans cette partie du monde, l’océan est aussi calme qu’une piscine et il est divin d’y barboter.
Le matin au réveil, nous admirons les petites îles près desquelles nous avons accosté. Les cocotiers jaillissent comme des bouquets de fleurs au milieu d’étendues de sable blanc et, tout autour, une eau transparente aux différentes teintes bleues et turquoises fait étinceler tout l’ensemble. A la tombée de la nuit, ces mêmes îles deviennent des ombres sous un ciel orange et grenadine. Du matin au soir, les couleurs sont amplifiées comme sur la plus belle des cartes postales. Sans aucun filtre cependant, c’est tout bonnement spectaculaire !
Perdus au milieu de la mer des Caraïbes, nous ne verrons aucun magasin. Cependant, il n’est pas rare de voir des petits bateaux s’approcher avec, à bord, de l’artisanat local, la pêche du jour et même du rhum et des bières. Nous en profitons pour faire le plein pour les soirées, parfois bien arrosées, passées avec nos nouveaux amis.
Fruits tropicaux, poisson fraichement pêché, oeufs, riz, patacones et autres mets au menu, Duvan le magicien nous prépare chaque jour des repas dignes des grands restaurants dans sa minuscule cuisine de deux mètres carrés. De telle sorte que les repas servis durant ces quelques jours dépasseront largement la modeste gastronomie proposée en Amérique centrale.
Nous passons notre troisième soirée à boire et à chanter mais Andre se prépare déjà à entamer sa première nuit blanche. Le moment de quitter les San Blas et de naviguer en haute mer est arrivé. Et ça durera près de 30 heures. Nous avons beau évoluer dans de bonnes conditions, le mal de mer se fait ressentir chez plusieurs d’entres nous. De ce fait, nous passons notre dernière journée à nous reposer sur le pont, dans un silence presque complet. Après une toute dernière nuit à bord, nous accostons à Carthagène des Indes vers cinq heures du matin.
Nous prenons un dernier petit déjeuner en attendant que notre capitaine s’occupe des formalités douanières mais ce dernier revient sans nos passeports. Il faudra attendre. Nous avons tout de même l’autorisation de gagner le sol colombien et nous nous donnons rendez-vous le soir même dans la maison d’Andre pour une toute dernière soirée ensemble. A nous Carthagène, à nous la Colombie et à nous l’Amérique du Sud !