La magie des îles indonésiennes

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Après notre incroyable périple dans la jungle de Sumatra à la recherche des orangs-outans, il est temps pour nous de découvrir deux autres îles indonésiennes : Java et Bali. Des volcans, des temples, des rizières en terrasse ainsi que des plages de sable noir sont au programme de cette prochaine semaine, de quoi assouvir beaucoup de nos envies. On vous raconte tout ça ci-dessous. 

Nous commençons par la ville de Yogyakarta, point de départ pour se rendre aux fameux temples de Borobudur et Prambanan. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, le premier a été construit entre 760 et 830 sous la dynastie des Saliendra pratiquant le bouddhisme. Il est longtemps resté abandonné, recouvert de cendres volcaniques et caché dans la jungle. C’est seulement au début du 19ème siècle qu’il est redécouvert par le gouverneur de l’île de Java. Avec ses cinq terrasses, son architecture est impressionnante et unique au monde. Sur l’ensemble des parois, on trouve 2670 bas-reliefs dont 1460 sont narratifs et 1210 sont décoratifs. Leur surface totale est de 2500 m2 et le pèlerin doit parcourir 5 kilomètres afin de les lire tous.

Construit entre le 8ème et le 9ème siècle à l’apogée de la puissante dynastie Saliendra, le parc archéologique de Prambanan se situe à la frontière entre les provinces de Yogyakarta et Java central. Cet ensemble de temples, tant bouddhistes qu’hindouistes, est un trésor architectural qui témoigne de la cohabitation pacifique des religions durant les siècles passés.

Egalement connu sous le nom de Candi Lara Jonggrang, le site le plus important du parc n’est pas un temple à proprement parler mais un ensemble de 240 temples shivaïtes. On y trouve le plus grand édifice au monde dédié au Dieu hindou « Shiva le destructeur », mais également d’autres plus petits dédiés à Wishnu le préservateur, Brahma le créateur, Ganesh et Vishnu. Après des centaines d’années de négligence, ce temple a été redécouvert en 1733 par un Hollandais et a été restauré en associant la méthode traditionnelle d’assemblage aux méthodes modernes pour renforcer les édifices. Victime d’un important séisme en 2006, le site n’a pas pu être entièrement restauré mais reste aujourd’hui considéré comme l’un des plus beaux temples hindous du pays. 

Nous manquons de temps pour nous rendre dans les autres sites notables situés à quelques kilomètres de la ville et décidons donc de nous balader dans Yogyakarta, plus communément appelée Jodja par les Javanais. Nous visitons ce qui reste du Taman Sari (jardin parfumé en français), qui était autrefois un magnifique parc de loisirs avec des palais, des bassins et des cours d’eau. Également connu sous son ancien nom hollandais waterkasteel (château d’eau), il a été construit entre 1758 et 1765 par le Sultan Hamengku Buwono I et était initialement composé de quatre zones distinctes dont seule une d’entre elle a su résister à l’épreuve du temps. Le lendemain, il est temps pour nous de rejoindre la partie est de l’île de Java afin de découvrir les incroyables beautés des volcans Bromo et Kawah Ijen.

Après une journée de train, un membre de l’agence que nous avons choisie nous attend à la gare ferroviaire de Probolinggo afin de nous conduire jusqu’à un village perché à 2’300 mètres d’altitude. La première nuit est courte car le départ pour l’ascension du mont Bromo est prévu à 4 heures du matin. Après un trajet en jeep et une petite heure de marche le long de sentiers poussiéreux et dans une nuit encore quasi complète, nous atteignons un magnifique point de vue pour le lever du soleil. Le long des arrêtes du cratère, nous jouissons d’un panorama époustouflant sur plusieurs volcans du parc national. C’est féérique et l’adjectif est faible ! Une fois le soleil levé, nous nous rendons sur un versant de la montagne opposée au volcan afin de voir au loin ses impressionnants jets de fumée.

Après le café tant attendu et un rapide petit de déjeuner, il est temps de reprendre la route car plusieurs heures de voiture nous attendent avant la prochaine destination : Banyuwangi. Arrivés à l’hôtel, notre temps de repos est de courte durée. En effet, la seconde nuit est encore plus courte que la première, bien que le départ initialement prévu à 1 heure du matin ait été repoussé à 2h30 en raison des risques d’éruption de gaz. Arrivés dans le parc national du Kawah Ijen à 4 heures, on nous sert un petit café et des beignets de banane avant de nous présenter le guide qui nous accompagnera durant l’ascension. Il fait encore nuit et, cette fois-ci, nous sommes noyés dans une nuée de touristes venus découvrir cette merveille Indonésienne. Nous poursuivons l’ascension sous une pluie battante et arrivons au sommet autant frigorifiés que détrempés. Étant partis plus tard que prévu, le jour s’est déjà levé et nous n’avons pas la chance de contempler les flammes bleues qui précèdent les premiers rayons du soleil.

Les guides n’ont pas l’autorisation du nous emmener au centre du volcan et nous orientent vers les mineurs qui chaque jour viennent prélever le souffre dans le cratère. Munis d’un masque à gaz afin de nous protéger des émanations sulfuriques, nous débutons notre descente en direction du plus grand lac d’acide au monde. Après une vingtaine de minutes, nous nous retrouvons au milieu de cette « mine » à ciel ouvert , au bord d’une étendue d’eau d’un bleu givré typique des lacs volcaniques. Au milieu des champs de fumerolles, nous voyons apparaître de gros blocs de souffre que les mineurs extraient et transportent sur leurs épaules jusqu’au sommet, armés de leur seul courage. Un moment surréaliste !

Dernière étape : l’île de Bali d’où nous repartirons pour le Kirghizistan. Nous louons une chambre dans la jolie petite ville d’Ubud afin de visiter la forêt de singes et les rizières en terrasses qui fourmillent dans la région. Malheureusement la météo n’est pas de notre côté et, de notre arrivée jusqu’à notre départ, nous n’aurons droit qu’à de courtes accalmies. Entre la pluie et un petit soucis de santé, nous n’aurons malheureusement pas pu découvrir ce magnifique coin de pays comme nous l’aurions souhaité.

Déterminés à nous éloigner des intempéries, nous essayons de nous rendre dans l’ouest de l’île où une plage de sable noir nous attend. Comme la mer est agitée et n’est pas propice à la baignade, nous profitons de passer quelques heures au bord de la piscine afin de nous reposer avant le long voyage qui nous attend. En effet, il est temps pour nous de partir pour le Kirghizistan où une randonnée de 200 kilomètres à cheval sur l’ancienne route de la Soie nous attend.

Après avoir du rappeler en urgence notre taxi pour qu’il nous ramène le portemonnaie de Fabienne tombé dans la voiture, une escale en Malaisie, un vol annulé aux Émirats arabes unis, une journée tous frais payés à Dubaï et un troisième vol en direction de Bishkek, nous sommes parés pour une nouvelle aventure très différente de toutes celles que nous avons vécues jusqu’ici.