De nos premiers mois de voyage, nous avons retenu que les pigeons chérissent les cathédrales et le vent les volcans. Et le Salvador est à l’instar de ses voisins. Les gens retiennent de ce pays son insécurité et, pourtant, ce petit territoire d’Amérique centrale regorge de trésors cachés. Nous y sommes restés une semaine, en transit pour le Nicaragua, et n’avons pas regretté cette halte.
Nous commençons par visiter Santa Ana, une petite ville à la bonne réputation. Dès nos premiers pas au centre ville, les gens nous cherchent du regard et nous distribuons des bonjours à tout va. Ça fonctionne, toutes et tous semblent ravis. Nous déambulons au hasard dans les rues avant de nous attarder dans le parc central. Nous contemplons la magnifique cathédrale de Nuestra Señora où des bataillons de pigeons décollent du parvis pour se poser sur les blocs de pierre centenaires de l’édifice religieux.
Durant nos trois jours sur place, nous prenons des bus locaux afin d’explorer la région. Tout d’abord les sites archéologiques de Tazumal et Casa Blanca, ultimes chances de découvrir la culture maya sur le continent. Puis nous nous lançons à l’assaut du volcan Santa Ana et de son cratère, qui abrite un lac d’eau couleur azure en son fond. Pour y arriver, nous nous engageons le long de sentiers bordés d’agaves au milieu d’un panorama époustouflant. Le vent se lève et les vapeurs de souffre sont fortes mais nous ne regrettons pas le déplacement.
La capitale, elle, à mauvaise réputation et personne ne dira le contraire. Nous sortons la journée et nous refugions dès la nuit tombée sur la terrasse de notre hôtel, véritable havre de paix au milieu de cette jungle urbaine. Nous découvrons néanmoins un centre ville agréable avec ses rues commerçantes, ses églises et son parc Libertad où musiciens et danseurs se produisent.
Non loin de là, une curiosité et non des moindres : l’église El Rosario bâtie en 1964 par l’architecte Rubén Martínez. Dépourvue du moindre pillier, le spectacle devient féerique lorsque son immense voûte prend des teintes arc-en-ciel grâce aux nombreux vitraux qui filtrent la lumière du soleil.
Il nous faut également préparer notre arrivée au Nicaragua. Test PCR oblige, nous nous payons le luxe de nous faire grailler le nez directement à notre hôtel. On reçoit les résultats trop vite, on prévient le médecin qui, le lendemain, nous remet en main propre nos résultats partiellement falsifiés sur le trottoir qui borde la clinique.
Nous quittons ce pays mystérieux, qui mérite davantage qu’une poignée de touristes aventuriers. Nous y avons découverts des paysages surprenants et une population curieuse et avide de faire découvrir son pays.