Rose, Jack Jack, Lucy, Maui, Cristiano, Lily, Nina, Nacho, Felix et Bruce sont des costariciens à part entière. Respectivement singes capucins, paresseux, ocelots, coyotes, coatis, singes-écureuils, ratons laveurs et singes-araignées, elles et ils ne sont pas né(e)s sous la bonne étoile. Retour sur la semaine que nous avons passés au Rescue Center d’Alajuela, non loin de San José.
Nous posons nos valises dans un véritable havre de paix pour nos petits ami(e)s qui, après avoir eu la vie dure, trouve enfin un peu de sérénité. Beaucoup ont été des animaux de compagnie et ne peuvent plus vivre avec leurs congénères. La première matinée, nous faisons le tour du centre avec Dani, la coordonnatrice principale, qui nous raconte leurs histoires. Nous passerons ensuite le reste de la semaine à couper des légumes, à nettoyer les cages et à les remplir de nourriture. Des tâches qui pourraient s’avérer ingrates pour certain(e)s mais qui, en réalité, nous apporte énormément de satisfaction.
Nous rencontrons Lucy, un paresseux, qui a passé ses premières années à faire des selfies avec les clients d’un restaurant. Sa voisine, elle, a été amputé d’une patte après une électrocution, ce qui est malheureusement courant ici, au Costa Rica. Nous rencontrons également une coatis nommé Nina, qui n’a connu que le confort d’une maison et qui croit être un chien. On termine avec Tarzan et Bruce, deux des trois singes-araignées, à qui ont a fait fumer du tabac et de la marijuana au coeur de la capitale. Les poumons de leur soeur n’ont malheureusement pas tenu le coup. On se dit que l’être humain est l’espèce la plus dangereuse de notre planète et on se donne raison.
Près du tipis où nos dormons, les vétérinaires font prendre l’air aux bébés paresseux deux fois par jour, qui s’exercent à escalader des arbustes. La semaine s’écoule, bien trop rapidement d’ailleurs, et nous prenons l’habitude de nous arrêter les observer et de rendre visite à nos amis capucins plusieurs fois par jour. Jack Jack, qui maintenant nous reconnait, colle son petit corps contre le grillage à la recherche de caresses. Rose se montre plus distante mais, lorsque le moment de les nourrir arrive, les rôles s’inversent et Jack Jack se transforme en véritable petit démon.
Le Rescue Center d’Alejuala, comme les nombreux autres centres du pays, ne reçoit aucune aide du gouvernement costaricien. De ce fait, ces derniers comptent principalement sur les bénévoles qui, par leur participation, soutienne financièrement le projet. L’affaire est bien rodée, bien menée et nous nous regrettons pas notre implication. Nous aurions aimé y rester plus longtemps, voir beaucoup plus longtemps, mais « La Suisse de l’Amérique centrale », comme le Costa Rica se fait parfois nommer en raison de ses tarifs exorbitants, nous pousse à continuer la descente du continent.