De Santa Cruz de Mompox à Medellin et sa région, nous découvrons peu à peu le centre de ce pays aux milles facettes. Au programme : un village colonial au drapeau helvétique, la ville de Pablo Escobar, une ballade à cheval dans la campagne de Jardin et Guatapé et son célèbre rocher. Petit tour d’horizon.
Santa Cruz de Mompox
Nous débutons notre descente du pays par cette petite ville tout à fait charmante. Une escale sur la route de Medellin que nous ne regrettons pas de découvrir. En effet, Mompox est l’un des joyaux de l’architecture coloniale colombienne, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité.
Un endroit figé dans le temps, perdu entre histoires et légendes, qui vaut le détour. On commence par visiter son curieux cimetière rempli de chats. En 2001, lorsqu’un habitant du village surnommé El Gato (le chat) décède d’une crise cardiaque, une chatte élit rapidement domicile sur sa pierre tombale, éveillant la curiosité des riverains. Puis cette même chatte donne rapidement naissance à des chatons qui, avec le temps, ne cessent d’augmenter jusqu’au point d’envahir le cimetière. Superstition pour certains, pacte avec avec le Diable pour beaucoup d’autres dans ce village très catholique.
On flâne dans son petite centre ville, admirons ses belles églises et monuments datant tous du 16ème et 17ème siècle avant d’embarquer pour une croisière de deux heures le long du Brazo De Mompos, à déguster une bouteille de vin local.
Mompox attire également notre attention car son drapeau, de forme rectangulaire, est identique à notre drapeau helvétique. Les pourtours rouges représentant le sang versé par les héros de la ville et la croix blanche la religiosité héritée de l’Espagne. Une volonté de neutralité partagée entre la Suisse et cette petite bourgade colombienne.
Medellin
Il est difficile de dissocier Medellin de Pablo Escobar, le plus célèbre narcotrafiquant de l’histoire. Il est également difficile de déterminer l’avis général de la population. Alors que certains tentent d’effacer par tous les moyens ces deux terribles décennies, d’autres en font un commerce. La jeunesse, ou du moins une partie, affirme haut et fort haïr l’ancien baron de la drogue tout en étant elle-même consommatrice de cocaïne. Curieux mélange.
Depuis le début des années 90, la ville a bien changé. On y a construit un métro aérien ainsi qu’un téléphérique, un des plus grands au monde, qui relie le centre aux quartiers pauvres de la ville, situés à flanc de colline. Ce système ingénieux a permis aux habitants les plus démunis de gagner plus rapidement les quartiers centraux et a contribué à baisser le taux de chômage. Une belle prouesse lorsqu’on observe ces Favelas s’étendrent à perte de vue.
Le maintenant célèbre quartier de la Comuna 13 a également été transformé grace aux efforts des autorités, mais surtout de sa communauté, notamment de jeunes artistes. Ses maisons colorées et ses rues jonchées de boutiques, de restaurants et de bars en font l’endroit le plus « cool » de la ville. Un quartier populaire et alternatif où colombiens et touristes s’y retrouvent pour faire du shopping, manger une Arepa au fromage ou faire la fête. Pendant longtemps, la Comuna 13 a été l’un des quartiers les plus dangereux de la cité. Une ville dans la ville, une zone de non-droit où l’État colombien n’avait pas accès.
Medellin est également culturelle. Au centre ville, Plaza de Botero, 23 oeuvres du célèbre sculpteur colombien sont disposées devant le Palace de la culture. Non loin de là, il est également possible de visiter le musée de la mémoire. Loin d’être une attraction classique, celle-ci décortique l’histoire de la violence qui a façonnée la ville ces dernières décennies.
Jardin
On a décidé de visiter Jardin pour sa quiétude ainsi que pour la beauté de ses paysages. Sa place principale est peuplée de cowboys, sirotant un café ou une bière sur une des nombreuses terrasses ou directement sur leur cheval. Jardin est un village paisible et on adore ça.
On se ballade dans les montagnes le premier jour, atteignant la statue du Christo Rey après une grosse heure de montée. On admire la vue avant de redescendre tranquillement et de longer la rivière jusqu’au village.
Le second jour, nous décidons de faire une ballade à cheval jusqu’à la cascade de l’Amour. William, le propriétaire des chevaux, est un vieux Monsieur adorable. En chemin, il nous fait découvrir la Mazamorra, une boisson à base de lait, de maïs et de Panela, le sucre de canne de la région. Etonnant et loin d’être mauvais.
Guatapé
On vient à Guatapé pour monter la Piedra del Penol, un monolithe géant. Pour atteindre son sommet, il faut le mériter et escalader ses 740 marches. Mais une fois en-haut, la vue à 360 degrés est époustouflante. On peut observer toute sa région, parsemée de lacs artificiels. Féérique.
De nombreuses légendes indigènes gravitent autour de cette étrange rocher, qui domine eaux et montagnes. Du mystique à l’insolite, l’histoire du Diable qui essaie en vain de déplacer cette pierre durant la nuit ou encore celle du lutin qui cherche désespérément l’or enfoui dans celle-ci sont les plus contées.
Le village a également son charme avec son Malecon où il est possible de déguster une glace et de louer un kayak, sa rue piétonne aux façades colorées richement décorées par les habitants, sa Plazoleta de Los Zocalos et sa fontaine de la Calle Recuerdo.