Des cultures andines à la capitale

On poursuit notre descente de la Colombie et terminons par deux sites archéologiques majeurs du continent. Une bonne dose de culture avant de remonter le pays via le désert de Tatacoa et Bogota. On vous raconte tout ça. 

De Popayan, nous rejoignons le grand village de San Agustin pour son parc archéologique. Son site est un ensemble de monuments religieux et de sculptures mégalithes au coeur des Andes. Nommée par les archéologues « Culture San Augustin », celle-ci atteignit son apogée durant les huit premiers siècles de notre ère.

Il présente le plus vaste ensemble de monuments funéraires, de tumulus, de terrasses et de statues de pierre. Au total, 300 sculptures monumentales parsèment l’ensemble. Si ces statues représentent en majorité des personnages sexués, on trouve également divers animaux et des formes abstraites. Cette civilisation demeure encore bien mystérieuse car aucune trace d’écriture n’a été trouvée à ce jour. De plus, seule une petite partie de ce site gigantesque a été fouillée.

A 150 kilomètres de San Agustin, Tierradentro est le second site archéologique majeur du pays et se situe en plein coeur des montagnes, dans une région magnifique. En plus des statues, on peut y découvrir plus de 160 hypogées datant du 7ème au 10ème siècle de notre ère. Les hypogées sont des tombes souterraines qui servaient généralement à enterrer les personnes de haut statut social.

Nous prenons une chambre pile en face de l’entrée et visitons le musée la première journée. Le second jour, nous découvrons les sites principaux. Après Alto de Segovia, Alto de Duende et El Tablon, nous escaladons la montagne jusqu’à Alto del Aguacate. Situé le long d’une crête, l’endroit est très impressionnant. Pour ses quelques 60 tombes bien sûr mais aussi pour la vue qui l’entoure.

Avant de visiter la capitale, nous profitons de faire un tour de 2 jours dans le désert de Tatacoa. Le premier soir, nous nous rendons à l’observatoire afin d’admirer le ciel et ses étoiles. Le lendemain, nous traversons à pied le désert rouge (El Cuzco) et le désert blanc (Los Hoyos). Les paysages sont autant stupéfiants que grandioses. El Cuzco se caractérise par sa typographie labyrinthique, ses couleurs rouges et ocres et ses grands cactus verts. Los Hoyos, lui, par ses teintes grises et blanches et par son paysage lunaire.

Bogota est une ville agréable le jour et agitée la nuit. Bogota est une ville culturelle aussi. Situé en plein coeur de la capitale, le musée de l’or présente une exceptionnelle collection d’objets préhispaniques issus de diverses cultures indigènes telles que la civilisation Calima, Tairona, San Agustin, Quimbaya, Muisca, Tierradentro, Zenú, Tolima et Nariño. Au total, 34’000 pièces d’or et de tumbaga (alliage d’or et de cuivre) et près de 30’000 autres en céramique, en pierres précieuses, en os et en coquillage y sont exposées. 

Le musée Botero, plus petit, n’en est pas moins intéressant. Situé dans une grande maison coloniale datant de 1724, ce joli musée voit le jour en l’an 2000 lorsque le grand peintre lègue plus de 200 de ses oeuvres à l’Etat colombien, à la condition que les visiteurs puissent y accéder gratuitement. On peut actuellement admirer 120 œuvres de l’artiste colombien ainsi que 85 créations originales d’autres artistes de renommée internationale comme Picasso, Monet, Dali et Toulouse Lautrec. 

Nous avons également beaucoup aimé visiter l’église de Santa Clara. Construite en 1647, ce joyau architectural a été transformé en musée au début des années 80 et abrite des expositions d’art contemporain. Située près du palais présidentiel, il faut se faire accompagner par un militaire pour y accéder.

Juste à côté, l’immense Place de Bolivar est un endroit calme et serein où les enfants courent au milieu des pigeons et où il est agréable de s’asseoir sur le parvis de la cathédrale Primada, à observer les gens en sirotant un petit café colombien. En regardant le Palais de justice sur la droite, on ne peut que se souvenir de sa prise d’otage de 1985 qui a fait près de 100 morts (dont 68 identifiés). L’évènement est encore aujourd’hui sujet à polémique, depuis qu’il a été révélé que certains otages disparus durant les combats, que l’on pensait tués par la guérilla, avaient en réalité été abattus par l’armée après leur libération.

Durant notre séjour à Bogota, nous profitons d’un concours de circonstances favorable pour revoir notre ami Mansour avec qui nous visitons le musée de l’or et passons deux soirées. Nous faisons la connaissance de son ami Emberg, un artiste local, avec qui nous passons la soirée à détruire des tours Jenga en dégustant des Magaritas et des bières colombiennes.