Tous les goûts sont dans la nature

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Le Pérou offre une diversité de paysages et d’écosystèmes impressionnante. Des sommets enneigés à une oasis perdue entre les dunes de sable, en passant par la zone côtière de l’océan Pacifique où il est possible d’observer des mammifères marins, tous les goûts sont dans la nature. Après l’Amazonie et les zones désertiques du Nord, nous partons à la découverte des autres splendeurs de ce pays exceptionnel. 

HUARAZ

La petite ville d’Huaraz est perchée à 3’080 mètres d’altitude et elle est le point de départ vers de nombreuses randonnées. Nous choisissons d’en faire deux. Le premier jour, nous partons à la découverte de la Laguna 69. La marche dure à peine trois heures mais il faudra gravir 700 mètres de dénivelé à plus de 4’000m d’altitude. La tâche ne s’avère pas si facile que ça et le guide nous a déjà avertit : celles et ceux qui souffriront du « mal des montagnes » devront rebrousser chemin.

Nous débutons notre marche le long d’un chemin tranquille où nous avons tout le loisir d’admirer les montagnes. Nous en profitons pour tester les feuilles de coca pour la toute première fois mais l’expérience ne nous séduit pas entièrement. Puis, après une petite heure de marche, nous entamons la montée en pente douce, zigzaguons le long d’un petit sentier qui, parfois, se transforme en escalier de pierres. Nous passons ensuite par deux autres lagunes et prenons en photo les teintes spectaculaires de l’eau qui contrastent merveilleusement bien avec le reste du paysage. La dernière demi-heure est un véritable calvaire mais nous atteignons finalement la Laguna 69 qui culmine à 4’600 mètres d’altitude. La vue est féérique. Les montagnes de sable noir font ressortir la couleur cristalline de la lagune ainsi que les sommets enneigés. On a rarement vu la nature si belle ! 

Le lendemain, nous partons en direction du glacier Pastorouri. Le bus nous lâche à 40 minutes de marche du glacier, le long du chemin tristement appelé route du changement climatique. En effet, il y a quelques années, le glacier decendait encore jusqu’à notre point de départ mais, tragédie du réchauffement climatique, il a déjà reculé d’un kilomètre et devrait disparaître d’ici 10 à 15 ans. Nous entamons la montée sous le vent froid et avec quelques difficultés respiratoires. En effet, nous sommes à 5’200m d’altitude et notre corps n’y est pas accoutumé. D’autant plus que mâcher des feuilles de coca n’est pas vraiment « notre tasse de thé ». Nous aurons toutefois un grand plaisir à observer les nombreux lacs de diverses couleurs que le glacier a créé en se retirant.

Le long du chemin, nous faisons quelques arrêts afin d’observer les merveilles de la montagne. Après une courte halte aux sources d’eau gazeuse, nous avons la chance de voir une plante étonnante : La Puya. Cette plante typique de la cordillère des Andes est une espèce menacée. Bien qu’elle soit susceptible de produire un nombre énorme de graines, il lui faut près d’un siècle pour arriver à maturité et mesurer près de 15 mètres. Malheureusement, lorsqu’elle parvient à semer les graines susceptibles de préserver son espèce, elle est condamnée à mourir.

PARACAS

Nous commençons par réserver un tour en bateau à la découverte des îles Ballestas. La météo est maussade mais, très vite, nous oublions le froid et avons la chance d’observer le géoglyphe de El Candelabro, le premier avant Nazca. Il aurait environ 2’500 ans et mesure 180 mètres de haut. Sa signification reste encore un mystère. On vous laisse supposer. Puis nous observons tout un tas d’animaux, dont des phoques et des pingouins. Une jolie ballade de deux heures sur l’océan Pacifique.

Le lendemain, nous tentons de rejoindre le parc national après avoir loué des vélos à notre hôtel. Malheureusement, on nous interdit l’entrée car nous n’avons pas de casques alors que de nombreux touristes se rendent dans la réserve à bord de buggies ultra polluants. Allez chercher l’erreur ! 

ICA 

Nous commençons par la visite du quartier de Cachiche et de son parc des sorcières. Ce village, collé maintenant à la ville d’Ica, s’est développé durant l’inquisition espagnole par l’arrivée massive de sorcières qui fuyaient l’oppression catholique. Ce lieu est encore fortement emprunt de sorcellerie et on y trouve divers types de guérisseurs à chaque coin de rue. Non loin du parc se trouve le fameux palmier à sept têtes. La légende veut qu’une sorcière extrêmement puissante ait annoncé la destruction de la ville d’Ica le jour où la septième tête viendrait à pousser. Depuis, au premier signe de vie, celle-ci est systématiquement coupée.

A la périphérie de la ville se trouve la magnifique oasis de Huacachina. Le village qui l’entoure est très touristique mais nous décidons de réserver un tour à travers le désert jusqu’au coucher du soleil. Après quelques descentes de sandboard où Fabienne se ramasse une gamelle d’anthologie , nous regardons les dunes s’éteindre les unes après les autres à travers des nuances bleues et orangées du ciel. Saisissant !

Nous finissons en beauté par une dégustation de vin et de Pisco dans le domaine viticole de Tacama, le plus grand du pays. Situé en plein milieu du désert, l’endroit est étonnamment verdoyant. Le cadre est serein, avec son ancienne Hacienda, sa chapelle et ses vignes à perte de vue. Nous passons le reste de l’après-midi à siroter un petit blanc qui n’a rien à envier à son rival neuchâtelois.