En Résumé

Un nouveau dépaysement nous attend à l’arrivée au Laos. Loin de la modernité thaïlandaise, le Laos semble être resté coincé dans les années 60. À notre arrivée, nous avons prévu de nous rendre dans les 4000 îles situées tout au sud du pays. Jusque là pas de problème, les bus sont archaïques mais fonctionnels. Le problème serait plutôt de réussir à trouver de l’argent. Les rares distributeurs que nous trouvons ne fonctionnent pas et les paiements par carte sont inenvisageables. Nous sommes donc bien contents d’avoir caché quelques dollars au fond du sac pour subvenir à nos besoins le temps de pouvoir enfin en trouver un en état de marche (5 jours après notre arrivée).

Nous arpentons le pays du Sud au Nord en kayak, à vélo, en scooter et en bus. Durant ce périple, nous découvrons de magnifiques paysages parsemés de roches karstiques, de grottes, de rivières, de cascades et de temples. Nous profitons également de notre arrêt à Vang Vieng pour prendre un peu de hauteur lors d’un petit tour en montgolfière. La vue imprenable sur les montagnes alentours est juste magnifique au lever du soleil.

Sur les routes, souvent faites de terre et couvertes de trous, il n’est pas rare de croiser des agriculteurs avec de petits chars de bois tirés par des bœufs et, pour les plus riches, par quelque chose qui s’apparente à l’avant d’un tracteur avec uniquement deux roues et un petit moteur. Nous avons vraiment l’impression d’avoir fait un saut dans le temps.

Après plusieurs crevaisons et dépannages, nous finissons par privilégier les transports publics et nous rendons dans le Nord à la découverte de Luang Prabang, capitale royale du pays jusqu’en 1975. La ville est charmante car sa difficulté d’accès lui a permis de garder son aspect originel et typique. On y trouve de nombreux temples bouddhistes disséminés parmi les jolies bâtisses datant de l’époque coloniale française.

On fait également un tour au saisissant centre UXO, qui a pour but de sensibiliser les visiteurs sur le drame que vivent encore les Laotiens près de 50 ans après la guerre. On y apprend que le pays, bien qu’étranger au conflit, a été le plus bombardé au monde durant la guerre du Vietnam. Petit, ce centre fournit néanmoins de nombreuses informations sur l’histoire, mais également sur les dangers que représentent encore les UXO (munitions explosives non explosées). Les témoignages et les photos sont extrêmement bouleversants et on ne peut sortir de là qu’émus et affligés encore une fois par les horreurs commises par les hommes sur toute la planète.

Le Laos est un pays magnifique avec un peuple chaleureux mais qui souffre encore du passé. Le système communiste instauré en 1975 s’est ouvert au monde lors de la chute de l’URSS mais n’a pas réussi à suffisamment se développer. Dans ce contexte, comme dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est, d’Afrique et d’Amérique latine, la Chine a su profiter de la situation pour prendre possession des terres et ressources naturelles à bas prix, privant ainsi les locaux de leur gagne-pain. Cette néo-colonisation peut évidemment être bénéfique aux finances de l’Etat et à certains autochtones, notamment grâce à l’amélioration des transports et à la création d’emplois que cela entraîne. Toutefois, avec notre regard extérieur, nous sommes toujours affligés de voir les paysages dénaturés sans vergogne par d’immenses casinos, barrages et gigantesques bandes de béton traversant irrespectueusement la nature.

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