Après Battambang et les sublimes temples d’Angkor, nous partons à la découverte du sud du pays. Nous décidons de débuter notre descente par Kratie, où il est possible d’observer des dauphins d’eau douce avant de gagner le Mondolkiri, une des régions les plus préservées du pays et propice aux randonnées. Après une halte obligatoire dans la capitale, nous terminons notre séjour au Cambodge par Kep, une petite station balnéaire proche de la frontière vietnamienne. Petit tour d’horizon.
Kratie
Kratie est une petite ville paisible où il est agréable de se balader, notamment sur les rives du Mékong au soleil couchant. Si elle a réussi à conserver quelques vestiges de son passé ainsi qu’un petit héritage colonial, on y vient surtout pour découvrir sa campagne où une multitude de petits villages bordent le fleuve et donnent un charme unique à la région. C’est après avoir traversé plusieurs d’entre eux que nous embarquons sur des kayaks afin d’observer les dauphins d’Irrawaddy. Le moment le plus propice se situe en fin de journée. Alors que l’eau est aussi calme que celle d’une piscine et que le soleil devenu orange tire sa révérence, ceux-ci peuvent offrir spectacle unique et fascinant à celles et ceux qui ont la chance de se trouver aux bons endroits sur le fleuve.
Après avoir suivi le courant durant quelques heures, nous atteignons le secteur dans lequel ils ont pour habitude d’aller se nourrir à la tombée de la nuit. Nous demeurons près d’une heure sur place, à suivre puis remonter le courant dans l’espoir de faire une belle rencontre, mais n’apercevons qu’au loin cet animal si particulier dont l’espèce est malheureusement menacée.
Mondolkiri
Afin de découvrir les richesses de cette région sauvage, nous réservons un trekking de 2 jours à travers les campagnes et forêts. Nous avons rendez-vous dans la ville de Sen Monorom, point de départ de nombreuses marches à travers la région, qui est est noyée sous des tonnes de plastique. Nos premières impressions du Mondolkiri sont donc mitigées et nous appréhendons logiquement la suite.
Le matin du départ, le guide vient nous chercher en scooter accompagné par un de ses amis, guide lui aussi, et on nous emmène dans son village qui est le point de départ de notre randonnée. Nous passons le reste de la matinée à marcher au milieu d’une nature plutôt jolie et propre. Arrivés à notre campement, nous déposons nos affaires et partons à la recherche d’un habitant de la région mandaté par ses pairs pour s’occuper d’un des éléphants du village. En chemin, nous ramassons des troncs de bananier afin d’avoir de quoi nourrir l’immense pachyderme que nous rencontrons quelques centaines de mètres plus loin. L’animal est gigantesque et un peu effrayant, mais nous avons la chance de pouvoir nous approcher sous l’œil attentif de son mahout (maître-éléphant). Ensuite nous installons notre campement, une simple tente installée à même le sol dans une sorte d’abris en bois sur pilotis, pendant que notre guide prépare le repas. Sans matelas ni couverture, on se réjouit déjà des courbatures !
Après le repas, notre ami colossal apparaît au bord de la rivière pour sa baignade. Nous n’hésitons pas une seule seconde à le rejoindre dans l’eau et passons quelques minutes à le nettoyer. C’est un peu stressant de se trouver à coté de ce géant, mais c’est certainement le meilleur moment de la journée. La suite de l’après-midi est par contre ennuyeux à mourir. Le guide n’a rien programmé et nous abandonne pour rentrer chez lui juste avant le déluge. Il se met à tomber des trombes d’eau dès le milieu d’après-midi et ce jusqu’au milieu de la nuit. Seule consolation de cette fin de journée : la personne qui seconde le guide se met en quatre pour nous préparer un bon repas malgré les conditions spartiates du lieu et la météo exécrable.
Le matin suivant après une nuit des plus éprouvante, on nous annonce une mauvaise nouvelle : un ou plusieurs animaux, probablement des singes, ont mangé les toasts du petit-déjeuner. C’est quelques heures plus tard que le guide, enfin de retour, trouve des oeufs et nous prépare une omelette que nous engloutissons avec des bananes. Après le déjeuner, nous reprenons notre marche à travers la région. Nous traversons les champs, les brûlis, les forêts et contemplons quelques cascades avant de retrouver la civilisation. Un trekking plaisant mais pas exceptionnel comparé à celui que nous avions fait en Colombie par exemple.
Phnom Penh
Nous avons décidé de nous balader au moins trois jours dans la capitale mais le traffic chaotique nous fatigue rapidement. Nous marchons tout de même beaucoup, malgré la circulation et la chaleur, et visitons quelques incontournables comme la prison S-21, le musée national et le marché central.
Le S-21 ou Tuol Sleng est une école qui fut transformée par les forces de Pol Pot en prison et en centre de torture durant la dictature des Khmers rouges . Environ 18’000 personnes y ont été détenues et beaucoup d’entre elles y ont été assassinées. On se balade à travers les cellules, les salles de torture et les expositions de photos des anciens prisonniers et des horreurs comises à leur encontre. L’ambiance est pesante et l’émotion importante. On ne peut rester indifférent face aux atrocités qui y ont été perpétrées.
Le lendemain, nous tentons de visiter le Palais Royal. Etant fermé pour la pause méridienne lors de notre premier passage, nous décidons de nous rendre au musée national du Cambodge situé juste à coté. Construit en 1920 dans le style architectural traditionnel, ce vaste bâtiment témoigne de la richesse historique et artistique de la civilisation khmère. On y trouve bon nombre de sculptures, bronzes et céramiques qui reflètent l’évolution religieuse du pays durant plus de mille ans.
A notre deuxième passage au Palais Royal, on nous informe qu’il faut un masque pour y entrer. Comme le thermomètre affiche une trentaine de degrés et que nous n’avons pas l’intention de nous procurer de nouveaux masques, nous retournons sur nos pas. Nous déambulons à travers la ville et visitons quelques marchés avant de nous rendre le long des quais de Sisowath afin de boire quelques bières bien méritées. Après quelques jours passés à éviter les véhicules roulant sur les routes et arrêtés sur les trottoirs, nous sommes heureux de quitter cet enfer urbain pour Kep, une petite ville balnéaire.
Kep
Il faut bien avouer que nous n’avons quasi rien fait durant nos 4 jours à Kep, si ce n’est nous baigner dans la piscine de notre hôtel et un petit passage au port. Pour la petite histoire, cette station balnéaire appelée autrefois « Kep sur mer » fut fondée en 1908 par les autorités coloniales françaises afin que ses fonctionnaires puissent fuir de temps à autre la chaleur de la capitale et profiter des bienfaits de la mer. Kep est aussi connue pour son marché aux fruits de mer et pour son crabe bleu, à déguster devant un coucher de soleil. La frontière n’est qu’à 30 minutes de voiture, idéal pour passer la frontière tôt le matin.
C’est parti pour un mois de Vietnam !