Durant notre mois au Japon, nous hésitons à faire une halte à Hiroshima. D’un nous ne voulons pas jouer les touristes voyeurs et, de deux, la ville actuelle construite sur les cendres de l’ancienne est moderne et sans réel intérêt pour les visiteurs. Enfin, c’est ce que nous croyons. Après moult réflexions, nous décidons de nous y arrêter trois nuits et ne regrettons pas du tout notre choix.
Le 6 août 1945, à 8h15 heure locale, une gigantesque boule de feu apparaît dans le ciel. Les Américains viennent de larguer « Little Boy », la première bombe atomique de l’histoire de l’humanité, ravageant la majeure partie de la ville et tuant environ 140’000 personnes. Près de huit décennies plus tard, il n’en reste quasiment plus rien si ce n’est le dôme Genbaku. Ce dernier, encore en partie debout grâce à ses structures faites de béton, servait de Palais d’exposition industrielle avant la guerre. Arrivés devant le bâtiment et alors que nous ne pensions qu’observer de simples ruines comme tant d’autres durant notre voyage, nous sommes immédiatement pris par l’émotion.
Une émotion qui est à son comble lorsque, après avoir traversé le Peace Memorial Park bondés de collégiens et de lycéens venus comprendre le douloureux passé de leur pays, nous visitons le musée du mémorial de la paix afin de découvrir la réalité et la dureté des évènements d’août 1945. Les témoignages des survivants parfois atteints de graves maladies, les vélos et vêtements d’enfants, les grains de riz dans une boîte et les tuiles carbonisés par l’effet de la bombe nucléaire : la cruauté de la guerre nous prend à la gorge et ne nous laisse pas indemnes. Pour davantage d’informations, nous terminons par nous rendre à l’Hiroshima Peace Park Rest House. Jadis un magasin de kimonos, ce bâtiment très intéressant a été rénové après la guerre et comporte aujourd’hui un office de tourisme, un café, une boutique de souvenirs ainsi que diverses expositions gratuites.
Si vous avez l’intention de vous rendre à Hiroshima, ne manquez pas non plus la visite de son château. Erigé en 1590, il a été reconstruit en 1958 mais n’en est pas moins très intéressant. Lors d’une seconde rénovation en 1989, l’intérieur du donjon a été transformé en musée sur la culture des châteaux féodaux japonais ainsi que sur les différentes hiérarchies de l’époque médiévale. Finalement Miyajima, qui selon la légende serait habitée par des Dieux, est également un incontournable de la région. Cette île sacrée est l’endroit idéal pour se balader le temps d’une journée. De son port, il est facile de traverser une partie de l’île à pied en direction de son sanctuaire du 6ème siècle qui trône au-dessus de la mer. Quoiqu’un peu trop touristique à nos yeux, les nombreux cerfs (appellés Nihonjika en japonais) qui la peuple et son célèbre toori flottant, un portail traditionnel japonais communément érigé à l’entrée d’un sanctuaire shintoïste, font de Miyajima un des trois plus beaux sites du pays du Soleil-levant.