05-08.11.2021
La Paz la mystérieuse
Il est difficile de se faire une idée concrète de la Paz. Tout d’abord, la ville est scindée en deux parties distinctes: sa ville et son fameux Malecon, l’artère principale qui longe le Golfe de Californie.
Ensuite, si la ville a le tempérament d’un écolier espiègle durant la semaine, on ne sait pas combien de nuances de gris son voisin de Sinaloa colorent la ville durant le week-end car celle-ci prend des allures de jungle urbaine.
Un cortège permanent de grosses voitures luxueuses, équipées d’enceintes volumineuses, vont et viennent le long du Malecon et les klaxons ne tarissent toute la soirée du samedi. Et plus tard, les sirènes hurlent dans la nuit sans que la fête ne trouve son épitaphe pour autant. Quoiqu’il en soit et d’une manière ou d’une autre, on ne doute pas que le touriste américain lambda y trouve son bonheur.
On s’éloigne, cependant, et on découvre progressivement un centre ville plutôt agréable avec ses églises, ses stands de café et de Tacos, ses sculptures et ses rues typées coloniales qui disparaissent dans la mer de Cortés. Sans parler des couchers de soleil où toute la ville prend une teinte jaune-orange-bleu spectaculaire.
Il faut dire qu’on est surtout là pour les paysages et, en longeant la côte vers l’est à pied ou en colectivo (bus collectif), il est possible d’accéder à de très belles plages perdues au milieu des paysages désertiques. Attention cependant à suivre les chemins indiqués car les dunes pullulent de serpents et de tarentules.
09-11.11.2021
Santiago, une ville qui dort
Santiago est une petite ville charmante et autentique qui semble avoir oublié d’allumer son réveil-matin. Une petite place abandonnée, des rues désertes, des meutes de chiens errants-agressifs, un salon de coiffure, une pharmacie et le temps qui défile très lentement sous nos yeux. On se croirait au siècle passé mais on ne s’en plaint guère.
Aux alentours, on découvre un paysage qu’on pourrait décrire comme «fascinant et désolant à la fois». On marche, plusieurs heures, sans croiser âme qui vive sur des dizaines de kilomètres. Et pour découvrir la région, il faut avoir le courage de traverser de véritables déserts et de contourner de gros massifs montagneux, tout ça sous un soleil de plomb. Sans oublier le bétail, qui vous regarde d’un mauvais oeil lorsque vous tentez de piétiner le repas de la journée.
Le long d’un petit chemin qui borde des cultures de maïs, notre route croise un vétéran des champs, grand chapeau chemise à carreaux et santiags, en train de vieillir paisiblement au milieu des ombres. Curieux, il nous questionne, on lui répond arriver à pied de Santiago, il nous traite de fous, la discussion n’ira pas plus loin.
Mais ce paysage, qui peut parfois se montrer impitoyable, cache également de petites pépites comme une cascade à niveaux, cachée au milieu de la végétation. On trouve une grande pierre plate qui chauffe au soleil, on s’y couche, les pieds dans le courant d’une eau limpide et millénaire et on savoure la vie.
Un monde à part, un paysage lunaire poinçonné de cactus, de broussailles et de roches noires millénaires qui semble, comme un mirage, plonger dans les eaux turquoises du Golfe de Californie: voilà comment il est peut-être possible de décrire la Baja California.
@Les incontournables:Playa Balandra & le restaurant Asadero Rancho Viejo qui sert la meilleure Margarita de la péninsule
@Le logis:Pension Baja Paradise & Pension California
@La minute culture: L’Etat de Basse-Californie a mérité, grâce à sa biodiversité, son surnom de «Galapagos de l’hémisphère nord», décerné par le commandant Cousteau.
@L’anecdote:Rater la sortie pour Santiago, faire du stop à Miraflores, un bled fantôme qui regarde la vie passer au milieu des terres arides de Basse Californie, se faire embarquer par deux ouvriers à l’arrière de leur camionnette, déchirer à vive allure le bitume brûlant les oreilles à la merci du vent, implorer pour que le conducteur ne connaisse pas l’ivresse et pour que le Saint du coin le fasse rouler juste et droit.