Le long du fleuve doux

Livingston est une citée perdue qui se situe à l’embouchure du fleuve Rio Dulce, uniquement accessible par bateau. Peuplée de Garifunas, une ethnie issue du métissage entre des esclaves africains évadés et les autochtones, leur nom signifie « mangeur de manioc » en arawak.

Livingston est une petite ville où souffle un vent pacifique et où la vie s’écoule selon le fuseau horaire caribéen, c’est-à-dire très paisiblement. On mange du poisson accompagné de riz à la noix de coco et de bananes plantains, on boit du rhum Garifuna, on se baigne et on se ballade dans les rues étroites de la cité. Décidément, la vie est un long fleuve tranquille. 

Après plusieurs jours en ville, nous nous arrêtons le long du Rio Dulce pour quelques jours supplémentaires. Depuis le ponton de l’Hotelito Perdido, nous observons les bateaux de marchandise qui vont et viennent sur le fleuve, louons un kayak et voguons sur les cours d’eau afin d’observer la population et la végétation qui est fantastique ici, même si les singes et les lamantins ne sont pas de la fête. Il faut dire que la météo n’est pas avec nous depuis quelques jours et notre marche de 4 heures dans la jungle se termine dans un océan de boue. 

Nous ne manquons pas non plus la visite du Castillo de San Felipe, un fort colonial espagnol situé à l’entrée du lac Izabal, connecté à la mer des Caraïbes par la fleuve. Ses fonctions militaires avaient pour but d’empêcher les invasions pirates et, une fois la nuit tombée, une chaîne imposante traversait la rivière afin d’empêcher toute intrusion intempestive.  


Il nous faut maintenant nous diriger vers l’ouest du pays et une étape incontournable s’impose sur notre route : Semuc Champey. De nombreuses heures de chiken bus (bus collectifs) sont nécessaires avant d’y arriver. Après 10 heures de voyage et pas moins de 5 bus différents, nous découvrons enfin le fameux site coincé entre deux montagnes. Nous montons au mirador et découvrons des paysages à couper le souffle avant de se baigner dans les eaux azures de Semuc Champey. 

Le tout premier jour nous nous inscrivons, un peu-beaucoup insouciamment, à une sortie d’une demi-journée incluant la visite d’une grotte en partie immergée. A la seule lueur de la bougie, nous nous enfonçons progressivement dans les ténèbres de la terre, parfois avec de l’eau jusqu’aux genoux, parfois en devant nager tout en faisant bien attention de garder au sec ce qui pourrait être un cierge pour tout chrétien convaincu. Et l’histoire ne s’arrête pas là, malheureusement. Il a fallu également escalader des échelles à flanc de rochers et se jeter dans un trou d’environ un mètre de diamètre avant d’atterrir dans un bassin d’eau glacé, et tout ça dans l’obscurité la plus complète. Fabienne a adoré, Pierrot et son vertige ont vu le bon Dieu de près.

Plus de peur que de mal cependant et c’est avec quatre jambes et quatre bras que nous gagnons la Ciudad capitale, Guatemala City.