En attendant Sophia, le voilier qui nous emmènera en Colombie, nous avons décidé de consacrer deux semaines à la visite du Panama. Si ce dernier est certainement le pays que nous avons le moins apprécié en Amérique centrale, il compte néanmoins quelques joyaux qui valent le déplacement et la peine d’être présentés dans l’article ci-dessous. Explications.
Bocas Del Toro
Nous commençons par un des plus beaux endroits du pays : les îles de Bocas del Toro. Nous nous installons sur l’île principale, Isla Colon, à deux pas d’une petite plage paradisiaque méconnue à tel point que personne n’a pris le temps de lui donner un nom. Pourtant, les couchers de soleil y sont fantastiques et il est très agréable de se prélasser dans son eau tiède, à observer les pélicans prendre leur repas.
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Nous passons notre séjour à sillonner l’île, principalement Playa Bluff et Playa Estrella. La première est une longue étendue de sable jaune-orange quasi déserte qui, au milieu des vagues, nous donne l’impression d’être seuls au monde.
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La seconde, bien plus touristique, vaut néanmoins la peine d’être vue. En la longeant, on peut y observer sur la gauche un bois peuplé de paresseux et, à droite, une eau transparente remplie d’étoiles de mer. Un vrai paradis terrestre qui nous fait vite oublier les hordes de touristes débarqués en bateau pour la journée.
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Boquete
Nous décidons ensuite de monter sur Boquete en quête de ballades en forêt. Malheureusement, le temps est exécrable. Nous réservons cependant une journée rafting qui, à notre grand étonnement, nous ramène à David, la première ville panaméenne que nous avons visité en arrivant du Costa Rica. Une déconvenue qui tourne cependant à notre avantage car, après plus de deux heures de route, le ciel se dégage et nous pouvons descendre la rivière sous un soleil timide.
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Panama City
La capitale du pays a deux facettes. La première, celle qu’on remarque au premier abord, est la partie aux innombrables grattes-ciels où sociétés et centres commerciaux ont élus domicile. La seconde, plus secrète car cachée derrière des tonnes de béton, est sa zone coloniale.
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L’histoire débute le 21 Janvier 1673 lorsque le pirate gallois Henry Morgan pille et détruit en grande partie Panamá la Vieja, la toute première cité, 2 ans à peine après sa construction. Nous consacrons une journée à la visite des ruines issues du pillage pirate. Au milieu de quelques pans de murs se dressent encore un clocher et la structure d’un couvent, qu’il est possible de gravir grâce à un escalier de bois construit à l’attention des visiteurs.
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Le dernier fait historique marquant de Casco Antiguo, le quartier colonial qui l’a remplacé, est sans nul doute l’invasion américaine de fin 1989 qui a eu pour résultat de chasser le dictateur Manuel Noriega du pouvoir. Aujourd’hui, beaucoup de bâtiments ont été restaurés et d’autres attendent leur tour. Le quartier a changé de visage et fourmille de boutiques, de bars et de restaurants. Un endroit idéal pour se détendre, visiter un musée ou boire un Spritz sur une terrasse.
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Depuis le centre ville, il est facile de prendre un bus à destination du centre de visiteurs du fameux canal de Panama. Après avoir traversé un petit musée consacré à l’histoire de sa construction, on rejoint une grande terrasse, située à bonne hauteur, permettant d’observer les bateaux traversant les écluses. Autant intéressant que passionnant. Pour la petite anecdote, la taxe la plus élevée de l’histoire a été payée par l’armateur chinois COSCO (600’000 dollars). Inversement, l’aventurier américain Richard Halliburton, qui a traversé le canal à la nage, a dû s’acquitter d’une taxe s’élevant à 0,36 dollars.
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Colon
Dans nos articles, nous avons pour habitude de décrire les beautés du continent. Après 6 mois de voyage, nous avons cependant établi un top 3 des pires endroits d’Amérique centrale. Et la médaille d’or est très largement attribuée à la ville de Colon où bâtiments en ruine, pauvreté, détritus jonchant les rues et insécurité y sont légion. Un enfer sur terre, on vous donne notre parole !
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Portobello
C’est donc avec un immense plaisir que nous avons quitté la ville durant quelques heures afin de nous rendre à Portobello pour visiter les ruines d’une des anciennes villes les plus importantes de l’époque coloniale. La majorité des richesses à destination de l’Europe passaient par son port et de nombreuses marchandises et métaux précieux s’y accumulaient. Victime de nombreux pillages, la ville a fini par tomber dans l’oubli et ne compte aujourd’hui que 3’000 habitants.