Le plus haut lac au monde

Le lac Titicaca est un des plus grands lacs d’Amérique du Sud et l’étendue d’eau navigable la plus en altitude du monde. Rien qu’à l’évocation de ce dernier, on s’imagine visiter un endroit magique et spirituel, rempli de mystères et de traditions ancestrales. Pour en profiter pleinement, nous avons décidé de visiter plusieurs îles tant côté péruvien que bolivien. On vous emmène faire un tour sur un lac haut en couleurs. 

Nous débarquons tout d’abord à Puno, point de départ pour les îles péruviennes. Sans charme et bruyante, Puno est une ville qui ne vaut pas vraiment la peine qu’on s’y attarde. Nous en faisons rapidement le tour et réservons sans attendre une sortie de 2 jours sur le lac côté péruvien. 

Nous commençons notre visite par Uros. Les Uros rassemblent une quarantaine d’iles flottantes constituées de totora, le roseau du lac, bâties par les Uros aux 13ème siècle qui essayaient d’échapper à la tribu des Incas. Ces derniers exigeaient de toutes leurs colonies le paiement d’un impôt. Cependant, les Ouros n’avaient que du sel à offrir et, exploitant dejà les salines de Moray,(C.f article Cusco), les Incas en possédaient suffisamment. Afin d’éviter d’être engagés de force dans l’armée Inca, les Uros n’ont pas eu d’autre choix que de s’exiler. Ils ont vécu durant des années sur de simples bateaux puis ont fini par construire des îles de plus en plus conséquentes afin d’améliorer leurs conditions de vie.

Malheureusement, ce peuple s’est finalement éteint dans les années 50, abandonnant leur archipel de roseaux aux indiens Aymaras, qui tentent de perpétuer leurs traditions tout en profitant des revenus du tourisme. A l’heure actuelle, ces îles comptent aujourd’hui environ 3’500 nomades flottants. Nous débarquons sur l’une d’elle, peut-être la plus petite, découvrons leurs coutumes et faisons un tour sur un bateau traditionnel. 

L’après-midi, nous gagnons l’île d’Amantani où nous passerons la nuit. Nous sommes hébergés par Inocensia et son mari, un couple charmant. D’une superficie d’environ neuf kilomètres carrés, l’île compte beaucoup de plantes arbustives comme la muña, la kantuta, la sauge, la tola et la patamuña. Ses huit communautés cultivent la pomme de terre, le maïs, le quinoa et d’autres légumes. En fin de journée, nous marchons jusqu’au mirador de Pachamama, le plus haut sommet de l’île, afin d’apprécier le coucher du soleil. Il fait un froid glacial mais la vue sur le lac est splendide et nous avons la chance d’observer un centre cérémoniel. En soirée, les habitants du village ont prévu une fête dans la salle communale avec musique traditionnelle à la clé. Touristique mais divertissant. 

Le second jour, nous débarquons sur l’île de Taquile qui a su, malgré le tourisme, maintenir une certaine authenticité. Afin d’atteindre le centre du village, nous devons gravir cinq cents marches, un effort qui en vaut largement la peine si on veut découvrir ce lieu hors du temps. Les habitants, issus de 250 familles, ont gardé leurs traditions vestimentaires et fonctionnent sur le collectivisme communautaires où hommes et femmes participent aux travaux de filage et de tissage. Nous terminons le tour en début d’après-midi avec une truite dans notre assiette, spécialité culinaire du lac Titicaca. 

Nous traversons ensuite la frontière et posons nos valises en Bolivie. Copacabana est un charmant village qui borde le lac Titicaca, bien plus agréable que la ville de Puno. Nous passons la première journée à nous balader dans les rues, assistons à une curieuse (et ridicule) cérémonie qui consiste à bénir les voitures de la population de la région et terminons la journée au bord du lac, à contempler un autre merveilleux coucher de soleil en dégustant un énième Pisco. 

Le lendemain, nous partons visiter Isla del Sol qui est considérée comme une des plus belles îles du lac. Selon la légende, c’est à cet endroit même que le soleil serait né. Nous partons en randonnée, commençons par gravir un escalier qui débouche sur une fontaine, deux vestiges des Incas. Puis nous suivons un sentier qui longue l’île sur son versant nord jusqu’au Temple Pilkokaina ou Temple du Soleil, une autre ruine inca. Nous croisons la route de lamas et profitons de la vue sur le lac. Le soleil est avec nous, c’est magique. Nous terminons l’après-midi par le village, quasi désert, ainsi que par un joli point de vue sur le versement sud de l’île. On a connu frontière plus moche !