Voyage au coeur des réserves naturelles costariciennes

Tenorio 

Nous commençons notre découverte de la faune et de la flore costaricienne par une des plus belles cascades du continent nommée Rio Celeste. Située dans le parc national Tenorio, au nord du pays, sa fameuse chute d’eau ainsi que la rivière qui la traverse sont d’un bleu fascinant, grâce aux minéraux volcaniques (le souffre notamment) présents sous la surface. Un bien joli spectacle qui, sur le chemin du retour, a bien faillit nous laisser un goût amère lorsqu’un serpent, d’environ un mètre et demi, est tombé d’un arbre juste derrière notre dos. 

Nous louons un petit appartement à Bijagua, proche de la réserve. De là, nous découvrons une région incroyablement diversifiée. Nous débutons par une petite forêt qui abrite plusieurs espèces dont des paresseux et avons la chance insolente de croiser le plus beau d’entre eux, en train de dormir dans un bananier. Nous retournons le voir le lendemain, après avoir visité une culture de café et de cacao, et pouvons cette fois-ci observer « Sid le caïd » réveillé. Ce dernier nous gratifie de quelques gestes acrobatiques et d’un sourire charmeur.

Arenal

Nous posons nos sacs de voyage dans un camping, le tout premier depuis notre départ, face au volcan Arenal. Pour découvrir la région, nous décidons de louer une moto afin de pouvoir accéder plus facilement au parc. Sur la route, nous observons des familles de Coatis et, du mirador à l’intérieur de la réserve, plusieurs singes en train de vivre leur vie de tous les jours à la cime des arbres. Que la nature est belle !

Monteverde

Le premier jour est consacré à la visite de la fameuse réserve biologique de Montevede et à sa forêt humide et brumeuse. Paradis des botanistes et des ornithologues, on passe le clair de notre temps la tête dans les nuages. On compte pas moins de 100 espèces de mammifères (jaguar, tapir et singes), 400 d’oiseaux (dont le quetzal), 490 de papillons ainsi que 2500 de plantes (500 rien que pour les orchidées).

Trois semaines qu’on a pas revu de capucins à cause d’un puma qui traîne dans les parages. C’est du moins ce que nous annonce le patron de l’hôtel à notre arrivée. Grâce à une technique habile mise au point à base de bananes, une dizaine d’entre eux viennent à notre rencontre l’avant-dernier matin. Inutile de préciser que nous sommes conquis !

L’après-midi, nous réservons une activité digne d’un malade mental tout droit échappé de l’asile : le Super Tarzan Swing. Le principe est autant simple que périlleux. On embarque sur une nacelle qui, grâce à un câble, vous emmène au coeur de la vallée. Le voyage, qui pourtant ne dure pas plus de 2 ou 3 minutes, vous donne l’occasion de vous remémorer toute votre vie. Le candidat à sa propre mort glisse ensuite tout doucement le long d’un second câble avant que celui-ci ne lâche et vous entraîne dans une chute libre de quelques 50 mètres. On termine la ballade à se balancer plusieurs minutes, comme Tarzan au bout de sa liane, en admirant le sublime paysage. Grisant ! 

Corcovado

Considéré comme l’une des régions les plus riches en biodiversité au monde, ce parc se situe à l’extrême-sud du pays. Une nature sauvage où il n’est pas rare de croiser des chercheurs d’or le long du Rio Tigre.

Le premier jour, nous nous payons un guide et apprenons beaucoup de choses durant cette journée. Nous constatons que la nature est surprenante à bien des égards ! Il y a  tout d’abord un figuier dont les racines aériennes ont des propriétés étrangleuses afin de prendre l’avantage sur d’autres arbres de la forêt. Nous découvrons également le Socratea exorrhiza ou palmier marcheur qui, grâce à ses racines-échasses, arrive à se déplacer, toujours en quête de lumière. Finalement, nous avons la chance d’observer la sensitive ou Mimosa pudica, une plante étonnante dont le feuillage, très découpé, se ferme quand on le touche afin d’échapper à ses prédateurs. Rien de pudique dans ce réflexe, comme le laisse penser son nom scientifique. 

En milieu de journée, nous stoppons net notre marche. Le guide nous passe ses jumelles et nous apercevons toute une armée de cochons sauvages traverser un sentier quelques mètres devant nous. Avec la fine couche de brouillard qui enrobe les arbres et le silence qui règne dans cette partie de la forêt, le spectacle est aussi beau que surprenant. 

Le clou du spectacle intervient peu avant la fin du trekking. Depuis quelques minutes, nous entendons la forêt s’agiter car les animaux, d’un cri propre à chacun, semblent mettre en garde leurs congénères contre la présence d’un dangereux prédateur. Une dizaine de singes-araignées, dont deux bébés, font un boucan d’enfer et cassent plusieurs branches juste au-dessus du sentier que nous empruntons. Un puma ou un jaguar ? Nous ne le saurons jamais. 

Il est difficile de rivaliser avec le Costa Rica, ce petit pays qui pourtant possède 6% de la biodiversité du globe.