Uyuni : le plus grand désert de sel au monde 

.

Afin de visiter le plus grand désert de sel au monde, nous devons retrouver notre guide à 9h00 pétante mais, avant cela, nous avons un autre rendez-vous et non des moindres. Dans un petit café de la ville, proche de l’agence de voyage, deux filles du Val-de-Travers nous attendent. Voilà deux semaines qu’Anne-Valérie et Valérie parcourent le Pérou et la Bolivie et nous avons décidé de partager cette expérience unique. 

Le sud Lipez est une région aride qui se trouve à l’extrême sud de la Bolivie, à la frontière chilienne. On y trouve le célèbre Salar d’Uyuni, un désert de sel à 3’658 mètres d’altitude, qui s’étend sur une superficie totale de plus de 10 500km². C’est suite à la disparation d’un lac préhistorique, 15’000 ans plus tôt, que s’est formée cette étonnante couche de sel. Dans cette région, la pluie ne dépasse pas les 190 mm par an. Ici, les paysages grandioses se méritent. Pour y accéder, il faut dans un premier temps se rendre dans la ville d’Uyuni qui, au milieu de ce paysage irréel, semble émerger de nulle part. 

Le premier jour, nous commençons par la visite d’un cimetière de trains et prenons déjà quelques clichés. De vieilles locomotives à vapeurs du début du siècle dernier terminent tranquillement leurs vies dans ce cimetière de métal. En toute fin de matinée, nous entrons enfin dans le désert blanc qui s’étend à perte de vue. Mario notre guide, rebaptisé Super Mario par la suite, commence à préparer le dîner. Le moment est féérique. Imaginez vous au milieu de cette vaste étendue blanche-nacrée, seuls au monde, à déguster un copieux repas sur une table dressée. S’en suit une séance photo extraordinaire ainsi que le tournage d’une vidéo où nous ne manquons pas de confirmer nos talents d’acteurs.

Nous faisons ensuite une halte dans un petit coin qui détonne au milieu de cette immense étendue de sel : Isla Incahuasi, qui signifie la maison de l’Inca. Transformée en véritable île quelques jours par année, lorsque le salar est recouvert d’eau, cet amas de corail est recouvert de cactus dont le plus grand s’élève à 12 mètres de haut. Considérant que la croissance de ce cactus est d’un centimètre par an, on vous laisse faire le calcul.

Au coucher du soleil, Mario nous arrête près d’une zone humide qui perdure dans ce désert de sel, afin de prendre un petit apéro avec la vue sur les nuances orangées qui se reflètent sur un immense miroir. Malheureusement, le vent ne se lasse pas de souffler et de former des vagues sur ce qui devrait être le plus grand miroir du monde. À plus de 3’600m d’altitude, il ne fait pas chaud. Mais rien n’arrête  « Super Mario » et sa volonté de nous offrir de jolies photos souvenirs. C’est donc frigorifiés que nous remontons dans le véhicule du guide qui, par chance, nous dépose dans un hôtel très confortable avec chauffage au sol, un luxe pour la Bolivie. 

Le second jour est consacré à la visite de volcans et de lagunes. Nous roulons plusieurs heures à travers cette nature désertique. A chaque fois que nous descendons du véhicule, le vent est fort, le silence total. Sur la route, nous pouvons observer des vigognes qui traversent en troupeaux ces plaines qui semblent infinies. Au bord du lac Hedionda, nous avons également la chance de voir trois espèces de flamands roses. Nous terminons la journée dans un refuge où nous passons notre dernière nuit et terminons… l’absinthe. Eh oui, notre amie Valérie a eu la gentillesse de nous ramener une bouteille, un second luxe ici ! 

Nous commençons la troisième et dernière journée très tôt le matin à la découverte de geysers et faisons ensuite une halte dans des sources d’eau chaude où seules nos deux acolytes vallonnières ont le courage de se baigner. Nous terminons par la visite de la Laguna Verde avant que le guide nous laisse à la frontière chilienne, qui culmine à 4’800 mètres d’altitude, tandis que les « Deux Valérie » continuent les visites sur le chemin du retour. 

Pour la petite anecdote, lors de la mission Apollo 11 en 1969, les astronautes étaient intrigués par une immense tâche blanche identifiable depuis l’espace. Il s’agissait en fait du Salar d’Uyuni qui reflétait les rayons du soleil, comme un miroir géant, durant la saison des pluies. Une étape unique en Amérique du Sud, à faire une fois dans une vie